Brume de Dieu
L’imagination, c’est du mouvement, nous dit Gaston Bachelard. Ce n’est pas l’image, c’est l’imaginaire, c’est-à-dire l’image jamais fixée, en mouvement. Encore faut-il en ressentir physiquement la théorie. Par les moyens du laboratoire du cinéma (film complètement expérimental), Alexandre Barry amplifie l’imagination vivante produite dans l’œuvre théâtrale du même nom par Tarjei Vesaas, Claude Régy et Laurent Cazanave. Il l’amplifie et l’aboutit : c’est fixé, recueilli, le mouvement même de l’imaginaire : l’être humain, mystère insensé. Paradoxe d’un film chef l’œuvre. Infini, jamais complètement présent, flou pour toujours, fixé pour toujours, presque invisible comme la profondeur sans stop ni départ.
En partenariat avec Les Variétés