Cassiel Gaube

Puisque le ballet fut en son temps un dérivé de plusieurs courants populaires, la house dance et ses variantes peuvent à leur tour être abordées comme un objet d’étude parmi d’autres dans l’histoire chorégraphique. Obsédé par les danses urbaines, le belge Cassiel Gaube explore ici ce corpus de gestes et ses rituels consacrés sous la forme d’une pièce pour trio à l’intitulé pédagogique trompeur. Soirée d’Études est une suite d’exercices sur des motifs dansés, où la répétition travaille le danseur comme le regard. Ceux-ci se déploient dans un cercle, au centre duquel les danseurs se relaient pour soumettre leur interprétation au regard des autres, sur le modèle des « cyphers » qui se créaient spontanément dans les clubs et warehouses de Chicago où la house a vu le jour. Cette forme dynamique, et son séquençage en courtes pièces, permettent de conserver l’énergie originelle de ces éléments de culture populaire tout en les plaçant dans un dispositif analytique rigoureux. Dans ce laboratoire des danses, la house est d’abord mise en pièces détachées pour révéler sa technique et ses sources : marche, course, respiration, claquettes, et enfin salsa, hip-hop, reggae, groove et footwork. Puis, lorsque surgit la musique, son élément constituant, elle se recompose et nous apparaît alors tel un langage naturel et limpide à déchiffrer.

BIO

Né en Belgique, le danseur et chorégraphe Cassiel Gaube sort diplômé de l’école P.A.R.T.S. (Bruxelles) en 2016. En tant qu’interprète, il travaille avec Benjamin Vandewalle, Fabrice Samyn et Manon Santkin, et se consacre pendant trois ans, à Paris et à New York, à l’apprentissage de la house dance. Artiste associé à la Ménagerie de Verre en 2019 et 2020, il crée le solo Farmer Train Swirl – Étude (2019) et entame une collaboration qui se poursuit avec Anne Teresa De Keersmaeker.