Harald Beharie

Oscillant entre conscience et naïveté, son regard critique scrute l’absurdité de la monstruosité queer en explorant le corps, les langages et leurs porosités : nu, Beharie se tord, se plisse, se déplie, glisse, joue de sa langue, avale et régurgite ces récits sédimentés à même la peau, sinon au cœur de la chair. Harald Beharie performe le corps afroqueer du « batty boy » (argot jamaïcain dérivé de « butt boy ») pour s’en réapproprier les stéréotypes, mobiliser les mythologies et démasquer les inconscients.

Harald Beharie (il/iel) est un interprète et chorégraphe norvégien-jamaïcain basé à Oslo, en Norvège. Sa pratique explore des modes alternatifs d’être, de danser et d’exister ensemble tout en remettant en question les notions de normativité. Harald s’intéresse à l’impoli, au bricolage et à la vulnérabilité d’être dans l’inconnu. Sa pratique chorégraphique se déploie dans diverses constellations avec d’autres artistes, utilisant la danse comme médium pour créer des espaces ambigus et fantaisistes, oscillant entre déconstruction et construction, optimisme et doute, apathie et affect. Parmi les principaux intérêts de son travail actuel, on trouve la dissection des récits physiques connus et l’ouverture à une naïveté et une ludicité conscientes, tout en se livrant à la pratique du pathétique, de l’effondrement, de la joie, de l’échec et de la persistance du corps. Le travail d’Harald a été nominé pour le prix de l’Association des Critiques Norvégiens pour les performances Shine Utopians avec Louis Schou (2020) et pour le travail en solo Batty Bwoy (2022). En 2023, Batty Bwoy a reçu le prix Hedda pour la « meilleure production de danse ».