La performance n'aura pas lieu
Tel un cérémoniel qui réunirait le charmeur de serpent et le serpent lui-même, la parole du performeur débouche sur le chant et la danse.
La performance n'aura pas lieu questionne le médium même de la performance. Que permet cette forme d'art ? Quelle adresse rend-elle possible, et quelle parole peut-il en résulter ? La performance met à vue un corps au milieu d'un environnement de métal. Industriel. Des plaques d'aluminium suspendues, sur lesquelles, par effet de ricochet, résonnent les sons. L'individu parle. Peut-être ne sait-il pas bien ce qu'il fait là, ou ce qu'il faut dire. Alors il s'interroge sur le silence. Que dire, et comment le dire ? Aujourd'hui, et à qui ? Mêlant récit personnel et réflexion poétique sur le vide, le deuil, l'absence, se joue ici une tentative de fêter le renoncement du sens, celui métaphysique, mais aussi celui qui résume l'engagement artistique. Tel un cérémoniel qui réunirait le charmeur de serpent et le serpent lui-même, la parole du performeur débouche sur le chant et la danse. Dans ce théâtre sans promesse, la parole vacille, ne vise plus à produire un discours, mais laisse advenir un geste nu, offert au silence.
Felix Touzalin s’est formé à l’école Boulle (2010-2015) en tournage sur bronze puis aux Beaux-Arts de Paris (2015-2020) dans l’atelier danse/performance d’Emmanuelle Huynh. Il associe ses savoirs de sculpteur et d’artisan du métal aux pratiques de la danse et du corps pour créer des installations et des performances.
En coréalisation avec le Frac Sud – Cité de l’art contemporain